La responsabilité que nous avons envers les choses que nous percevons

Les enfants d’Israël disent au Créateur qu'ils saventque lorsqu’ils étaient sur le mont Sinaï, ils ontaccepté la responsabilité pour eux-mêmes, pour le monde entieret pour tousceux qui les entourent. Ensuite ils demandent au Créateur s’ils seront tenus responsables pour les actions négatives ou l’absence d’actions positives dont ils n’ont pas conscience. Le Créateur leurrépond : « Non. Ne vous inquiétez pas. Vous ne recevrez aucune négativité pour les choses que vous ne voyez pas. »

Cependant, le Créateur les prévient qu’ils ont une responsabilité envers les choses qui leur sont révélées et qu’ils voient, comme quelqu’un qui fait une action négative qu’ils ne parviennent pas à empêcher, quelqu’un qui ne vit pas son véritable potentiel, ou quelqu’un qui ne révèle pas la Lumière qu’il était censé révéler dans ce monde. Et non seulement ils ont cette responsabilité, mais s’ils n’agissent pas, alors toute obscurité que cette personne révèle ou n’a pas enlevée devient leur propre obscurité.

Il est dit dans le Talmud que si l’on voit sa famille, ceux qui nous entourent, ou notre cercle d’amis proches en train de faire quelque chose de négatif ou de ne pas atteindre leur plein potentiel, et que l’on ne fait rien à ce sujet, alors toutes les actions négatives dont on a conscience vont faire partie de notre compte à nous. Toute la négativité qui est révélée devient la nôtre. Tout manque de croissance devient le nôtre. Nous pourrions être en droit de penser, à l’arrivée de Rosh Hashanah, qu’en réglant notre compte personnel d’actes positifs et négatifs nous nous sommes suffisamment acquittés. Cependant, nous avons tous un certain nombre de dettes qui souvent nous échappe. Car, à chaque fois que nous voyons quelqu’un en train de faire du tort, et que nous pourrions l’aider à faire autrement, à chaque fois que nous voyons quelqu’un qui ne vit pas à son plein potentiel alors que nous avons la possibilité de l’aider à atteindre ce potentiel, et que nous ne faisons rien, alors ce manque et cette obscurité reviennent sur nous.

Et cela ne concerne pas uniquement les personnes qui nous entourent. Si quelqu'un voit des gens dans sa ville en train de faire des actions négatives alors qu’il y a quelque chose, qu’il aurait pu faire mais qu’il ne le fait pastoutes les actions négatives dont il est témoin deviennent les siennes. Si un individu voit la négativité se produire dans le monde – c’est-à-dire que soit les gens font des choses négatives, soit ils ne se poussent pas d’une manière qui leur permette de grandir et de révéler plus de Lumière dans ce monde – et qu’il ne fait rien à ce sujet, cet individu reçoit les ténèbres du monde sur lui. Par conséquent, durant ce Shabbat, il est dit de ne pas s’inquiéter des faits que nous ne voyons pas, mais de comprendre que les choses qui nous sont révélées le sont dans un but précis, et de ce fait nous devons faire quelque chose à ce sujet.

Si nous avons vu quelqu’un et que nous ne l’avons pas aidé, si nous avons vu quelqu’un faire quelque chose de négatif et que nous aurions pu l’empêcher de le faire mais que nous n’avons pas essayé, alors toute la négativité qu’il a faite, tout manque de Lumière qu’il a dans sa vie, vient à nous.

Il ne s’agit pas simplement d'un agréable message positif et spirituel ; il faut aussi en comprendre l'aspect inverse. Une fois qu’on a accepté cette responsabilité, il ne s’agit plus de mieux faire la prochaine fois si l'on n'a pas réussi cette fois-ci, ou de chercher une autre personne àaider.Si nous avons vu quelqu’un et que nous ne l’avons pas aidé,si nous l’avons vu en train faire un acte négatif sans tenter de l’empêcher alors que l’on aurait pu le faire, alors toute la négativité qu’il a faite, tout manque de Lumière qu’il a dans sa vie, revient surnous.

Selon une histoire dans le Talmud, Rav Acha a observé que, tout au long de l’histoire humaine, le Créateur n’a jamais donné une bénédiction à un ou plusieurs individus pour ensuite la reprendre. Autrement dit, si le Créateur proclame : « Je vais donner une bénédiction à telle personne », alors peu importe ce que cette personne fait, elle recevra la bénédiction.

Il y a cependant une seule fois dans l’histoire où le Créateur a dû reprendre une bénédiction déjà accordée.

Dans le chapitre d’Ezéchiel, le Créateur donne l’ordre à l’Ange Gabriel d’entrer dans la ville de Jérusalem et de chercher les justes, ceux qui sont connectés à la Lumière du Créateur, afin de dessiner sur leur front une lettre de protection à l’encre spirituelle. L’Ange Gabriel doit également trouver ceux qui sont déconnectés de la Lumière du Créateur, ceux qui ont commis des assassinats, ceux qui ont volé et accompli des actes négatifs, afin d'inscrire une marque de sang sur leur front. L’Ange de la Destruction ne pourra pas toucher tous ceux qui ont la protection de l’Ange Gabriel, mais ceux qui ont la marque de sang sur leur front seront vulnérables à l’Ange de la Destruction à venir.

Ainsi, le Créateur donne l’ordre à l’Ange Gabriel de protéger les justes et d'autoriser la destruction pour ceux qui sont déconnectés. Mais avant que Gabriel ne soit prêt à accomplir cette tâche pour le Créateur, la Force du Jugement et de la Justice de ce monde se présente au Créateur en lui demandant : « Maître du Monde, de quelle façon les justes sont-ils différents de ceux qui sont déconnectés ? » Le Créateur répond : « Parce que ces gens-ci sont bons, tandis que ces gens-là sont mauvais. Ces gens-ci sont connectés, et ces gens-là sont déconnectés. »La Force de la Justice et du Jugement de ce monde dit au Créateur : « C’est vrai, ces gens-ci vivent leur vie avec perfection alors que ces gens-là vivent leur vie de la manière la plus terrible. Toutefois, les justes auraient dû essayer d’aider ceux qui sont négatifs. » Le Créateur répond: « Je sais que pour ces gens-là il n’y a aucun espoir. Même si les justes avaient fait tout ce qui était en leur pouvoir afin d’essayer de les sauver et de les changer, ils n’auraient jamais changé, et par conséquent, ces premiers ne méritent aucune répercussion. Les justes ne méritent aucune répercussion pour ne pas avoir tenté d’aider ceux qui sont négatifs. »

La force de la Justice et du Jugement de ce monde dit au Créateur : « Vous savez cela, mais eux non. Les justes ne savaient pas qu’ils n’étaient pas en mesure d’aider. Et comme ils n’ont rien essayé quand-même, Vous n’avez pas le droit de leur accorder le pouvoir de la protection. »

C’est la seule fois dans l’histoire où un tel fait se soit produit. Bien que le Créateur ait déjà donné l’ordre à l’Ange Gabriel d'accorder le pouvoir de la protection aux justes, cet ordre fut supprimé. Voici la raison pour laquelle il est dit, par malheur, que l’Ange de la Destruction est venu apporter la mort et la destruction indifféremment aux justes et à ceux qui sont négatifs.

Nous pouvons en tirer une leçon étonnante. Il était question d’individus tout à fait justes, qui agissaient sans cesse dans une conscience de partage 24 heures sur 24. Ils n'avaient jamais rien fait avec une conscience égoïste. Cependant, ils vivaient à une époque où ils ont été témoins des actes négatifs faits par d’autres personnes. Et bien qu’ils n’auraient rien pu faire ou dire afin de changer ces personnes négatives, comme ils ont baissé les bras devant cette situation désespérée, les Anges de la Destruction ont été autorisés à venir à leur rencontre. Ici on constate à nouveau le danger de percevoir une occasion de venir en aide, de changer, ou de mettre un terme à la négativité, et puis de manquer de le faire. Il ne s’agit pas d’un acte spirituel ou positif. Si on le perçoit, même si nous savons que nos efforts ne vont rien changer, il faut le faire de toute façon.

Dans le chapitre Ézéchiel, en ce qui concerne les justes de Jérusalem, ils étaient impuissants à venir en aide aux autres, car rien ne pouvait les changer, comme le Créateur l’a dit clairement. Néanmoins, vu qu’ils n’ont même pas essayé, le pouvoir de protection ne leur a pas été accordé.

Le chapitre nous exhorte de ne pas nous inquiéter de ce que l’on ne voit pas ; cependant, les faits qui nous sont révélés ne sont pas le fruit du hasard. Cela ne signifie pas que nous aurons forcément la capacité de changer ce que nous percevons, mais plutôt que nous devons saisir l’occasion de tenter de le faire. Et si l’on saisit l’opportunité d’essayer de changer les choses, nous aurons la protection, même si l’on ne parvient pas à les changer. C’est en saisissant l’occasion que nous recevrons la protection de la Lumière du Créateur.