Spiritualité Mondiale

Cet article sur la portion de la semaine a été publié en 2016.

L'idée d'une spiritualité mondiale n'est pas nouvelle.

L'histoire de la Création nous apprend qu'il fut un temps dans l'histoire spirituelle où la Lumière du Créateur et Sa Création, le Vase - qui était l'origine unique et unie de toutes nos âmes - ne faisaient qu'un et étaient en parfaite harmonie. C'est l'histoire du monde infini dont vous avez entendu parler dans vos études de Kabbale. C'était le point de départ, l'origine du désir que tous les êtres humains recherchent - un désir de ne faire qu'un, avec nos compagnons, avec le monde, et finalement avec Dieu. D'une manière ou d'une autre, au plus profond de notre ADN spirituel, nous nous souvenons de cette union ultime. Car nous ne pouvons pas désirer ce que nous n'avons pas goûté.

L'histoire de la création nous apprend que si Dieu a créé ce monde et tout ce qu'il contient, c'est pour nous combler et nous combler de bienfaits. Nous comprenons également que la nature du Créateur est uniquement de créer et d'accomplir. Par conséquent, la destruction ne peut provenir de cette pensée ou de cette intention. Ce qui se trouve dans l'arbre provient de la graine. Rien de plus, rien de moins. La pensée du Créateur pour ce monde était la graine, et son intention était d'accomplir ; si telle est la pensée, telle doit être aussi la finalité, le résultat.

Pourtant, nous savons que l'histoire biblique nous apprend qu'il fut un temps où le Créateur voulait détruire le monde - c'est l'histoire de l'arche de Noé. Le Zohar explique les choses différemment. Ce n'est pas Dieu qui a créé la destruction. Nous savons que ce n'est pas dans la nature de Dieu. Ce sont les actes de l'humanité qui ont entraîné les conséquences de leurs actions. Non pas comme une punition, mais comme le résultat de leurs propres pensées, paroles et actions. Par exemple, si nous examinons notre propre monde aujourd'hui : Pouvons-nous boire de l'eau ? Qu'en est-il des aliments que nous mangeons, des poissons que nous élevons, de l'air que nous respirons ? Dieu les a-t-il pollués ? Dieu les a-t-il rendus impropres à la consommation ? Dieu a-t-il déversé des déchets toxiques dans nos eaux ? Est-ce Dieu qui nous a infligé ces résultats en guise de punition ? Ou est ce que ce sont les résultats des décisions que nous prenons en toute liberté ? Le Zohar nous explique que l'environnement était le même à l'époque de Noé. La forme sous laquelle le Créateur s'est présenté était une force de résultat et non de punition.

Et pourtant, le monde n'a pas été détruit. En fait, nous avons eu la possibilité de repartir à zéro. Après le déluge, l'humanité a recommencé. Tous étaient unis. À la fin de la portion de Noé, il est dit,

Et le monde entier avait une seule langue et un seul discours. Comme ils venaient de l'Orient, ils trouvèrent une plaine dans le pays de Shinéar et s'y établirent. Ils se dirent les uns les autres : "Venez, faisons des briques et cuisons-les bien." Ils avaient des briques au lieu de pierres, et de la boue en guise de mortier. Ils dirent : "Venez, bâtissons une ville et une tour qui atteigne le ciel, et faisons-nous un nom, de peur que nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre." Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les enfants des hommes. Et le Seigneur dit : "Voici que le peuple est un, et ils ont tous une même langue qu'ils ont commencé à pratiquer, et maintenant rien ne les retiendra de ce qu'ils projettent de faire. Venez, descendons, et troublons leur langage, afin qu'ils ne se comprennent pas les uns les autres." Le Seigneur les dispersa de là sur toute la surface de la terre, et ils cessèrent de construire la ville. C'est pourquoi on l'a appelée Babel, parce que le Seigneur y a troublé le langage du monde entier et qu'à partir de là, il les a dispersés sur toute la surface de la terre. (Genèse 11:1-9)

Le monde entier était uni ; un seul monde, une seule vision. Ils voulaient construire une tour pour créer un rapprochement, une unité avec le Créateur. Ils voulaient une nouvelle humanité basée sur cette unité. Ils voulaient atteindre le paradis, retourner dans le monde infini. Ils parlaient une seule langue, ils formaient une seule nation, avec une seule religion et un puissant désir de se connecter à Dieu. S'élever jusqu'à Dieu, n'est-ce pas un bon désir ? Qu'est-ce qui n'allait pas ?

Pourquoi Dieu a-t-il vu cela et décidé de créer une séparation ?

Dieu a brouillé leur langue. Bien que l'Écriture dise qu'ils ont oublié la langue, le Zohar dit qu'ils ont simplement cessé de voir les choses de la même manière. Il y avait un bilbul. La confusion régnait.

Un monde de nations, de religions et de langues différentes a vu le jour à ce moment précis. L'histoire de Babel explique donc comment les descendants d'un seul homme, Noé, en sont venus à être si largement dispersés et divisés en nations et religions distinctes, parlant tant de langues différentes.

L'histoire raconte qu'à l'époque où tous les hommes parlaient encore une seule langue, il y eut une migration en provenance de l'Est. Il fut décidé de construire "une ville et une tour dont le sommet serait dans le ciel", afin que les bâtisseurs puissent se faire un nom et éviter d'être dispersés dans le monde entier.

L'énoncé de la Genèse 11:5 "... que les fils des hommes avaient bâtie" est particulièrement significatif. Cette tour était un objet de fierté pour l'homme.

Il ressort clairement de l'histoire que le travail sur la tour a déplu à Dieu, mais le péché spécifique des bâtisseurs n'est pas mentionné directement. C'est leur ego, en voulant "se faire un nom", qui a provoqué le chaos qui s'en est suivi. De plus, le désir de rester ensemble en un seul lieu, comme une seule nation et une seule religion, était en conflit direct avec le dessein divin exprimé par Dieu à Noé et à ses fils après le déluge : "Soyez féconds, multipliez et remplissez la terre" (Gen. 9:7)"Selon cette interprétation, le péché de ces personnes n'était donc pas seulement une présomption ou un désir d'atteindre le ciel et de gagner en célébrité, mais plutôt une tentative de changer le plan divinement ordonné pour l'humanité.

Le récit de la tour de Babel marque un tournant dans l'histoire, telle qu'elle est comprise par la Bible, en ce sens qu'il signale la fin de l'ère du monothéisme universel.

Pourquoi Dieu a-t-il mis fin au monothéisme ?

N'est-ce pas ce que Dieu veut ? L'histoire nous montre clairement que ce n'est pas ce que Dieu veut !

Comme nous le dit la Bible, toutes les religions, toutes les nations, toutes les langues sont la volonté et la protection du Créateur.

Comme Dieu l'a dit à Noé après le déluge,

... car il a créé l'homme à l'image de Dieu. Et vous, soyez féconds et multipliez ; produisez en abondance sur la terre et multipliez sur elle". Dieu parla à Noé et à ses fils avec lui, en disant : "Voici que j'établis mon alliance avec toi et avec ta postérité après toi, et avec tous les êtres vivants qui sont avec toi, les oiseaux, le bétail, et toutes les bêtes sauvages de la terre avec toi, de tous ceux qui sortent de l'arche à toutes les bêtes de la terre. Et j'établirai mon alliance avec vous : Jamais plus toute chair ne sera exterminée par les eaux d'un déluge ; jamais plus il n'y aura de déluge pour détruire la terre. Dieu dit : "C'est ici le signe de l'alliance que j'établis entre moi et vous, et tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour des générations à perpétuité : Je placerai mon arc dans la nuée, et il sera le signe de l'alliance entre moi et la terre. Quand je ferai passer la nuée sur la terre, on verra l'arc dans la nuée, et je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous, et tous les êtres vivants de toute chair, et les eaux ne deviendront plus un déluge qui détruira toute chair. L'arc sera dans la nuée ; je le regarderai et je me souviendrai de l'alliance éternelle entre Dieu et tout être vivant de toute chair qui est sur la terre. Dieu dit à Noé : "C'est là le signe de l'alliance que j'ai établie entre moi et toute chair qui est sur la terre." (Genèse 9:6-17)

Dieu n'a pas seulement dit à Noé d'être fécond et de multiplier sur la terre. Dieu a donné sa parole six fois que tout est fait à l'image de Dieu et que tout sera protégé.

L'une des compréhensions les plus importantes que nous recevons de cela est que toute l'humanité est créée par Dieu, et protégée par Dieu, et qu'elle doit donc exister. La leçon spirituelle à retenir ici est d'apprendre à voir, comme Dieu le fait, la beauté et la sainteté de toute chair, de toute foi, et de comprendre que tous les chemins sont des chemins vers Dieu.

Dans son essai intitulé "La paix dans le monde", le Rav Ashlag explique :

Tout ce qui existe dans la réalité a le droit d'exister, à tel point qu'il est interdit de le détruire et de le retirer complètement du monde. Notre devoir est plutôt de le guider vers le bien, car même une simple observation de l'œuvre de la Création qui se trouve devant nous suffit à déduire le haut degré de perfection de Celui qui l'a créée.

C'est pourquoi nous devons comprendre et veiller à ne pas trouver de défauts dans une partie de la création, en déclarant [telle ou telle partie] superflue et inutile, car cela revient à donner une mauvaise réputation, à Dieu ne plaise, à Celui qui l'a créée.

Mais le Créateur veille sur tous les aspects de sa création avec le plus grand soin et ne permet à personne de détruire ce qui est en sa possession.

Ainsi, maintenant que nous comprenons, à partir de la Bible, la logique spirituelle qui soutient l'orientation du Rav Ashlag, que toutes les religions et tous les chemins vers Dieu sont bons et justes, la question est de savoir comment nous pouvons alors donner une mauvaise réputation à celui qui les a créés. La question est de savoir comment nous pouvons prendre toutes ces différences et les ramener à une spiritualité globale - pour être en synchronicité ?

Bien que nous soyons tous différents, nous pouvons vivre dans la dignité humaine et être synchronisés. Nous pouvons appliquer notre conscience à reconnaître que nos différences et nos variables sont belles. L'idée est d'avoir différentes nuances de synchronicité. Voir avec notre conscience la beauté du monde de Dieu. La multiplicité est la façon dont Dieu a planifié le monde.

Chaque groupe, chaque communauté, chaque religion a son propre processus, et tous sont nécessaires dans le schéma du monde. Comme nous le dit la Bible, Dieu a créé toutes les formes de la Création, et toutes sont à l'image de Dieu. La mise en garde est que nous devons respecter les différences de chacun, ne pas nous changer les uns les autres, et être capables d'avoir des points communs, d'être conscients du but de la vie.

Comment y parvenir ?

La conscience !

La conscience est notre niveau d'attention à l'esprit de Dieu en toute chose. Que signifie la paix ? La paix, c'est quand les gens se respectent les uns les autres et peuvent voir, avec leur conscience la plus élevée, l'étincelle de Dieu qui existe en chacun et en toute chose.

Nous sommes destinés à être nombreux, mais à apprendre à agir comme un seul homme.

On pense qu'Abraham a été le premier à introduire l'idée d'un Dieu unique. L'histoire d'Abraham suit celle de Noé. En quoi le travail d'Abraham diffère-t-il de celui des bâtisseurs de la tour de Babel, qui agissaient comme un seul homme mais ne voyaient pas l'importance de la multitude ? Abraham ne voulait pas que tout le monde soit Un, mais il a été la première personne à voir l'Un (le Créateur) en chacun et en toute chose. Abraham est tombé amoureux de Dieu. Une fois qu'il a regardé dehors et qu'il a compris que toute la beauté qu'il voyait venait du Créateur, toute sa vie a été consacrée à la connaissance de Dieu. On dit qu'Abraham est comme une personne amoureuse qui, une fois éprise, ne peut penser à rien d'autre qu'à cette personne, veut tout savoir d'elle et veut partager avec le monde tout ce qu'elle aime de cette personne.

Abraham voulait partager cet amour avec le monde.

Genèse 25:6 dit : "Abraham fit des présents et les envoya dans les pays de l'Orient. Mais il donna à son fils Isaac tout ce qu'il avait."

Quel genre de cadeaux Abraham a-t-il offert ? Il leur a donné des outils spirituels. Il leur a donné accès à la compréhension spirituelle. Et il est dit qu'au temps de la Rédemption, ces outils seront rassemblés, non seulement en provenance de l'Est, mais aussi du monde entier.

Comme Dieu l'a dit à Noé, "Soyez féconds et multipliez, et souvenez-vous que toutes les créatures de ce monde sont à mon image. Regardez à l'intérieur de chaque chose et trouvez-moi".

Le Rav Ashlag nous a dit qu'en 1954, le monde était prêt pour cela. Mais il faut changer de paradigme.

C'est pourquoi nous avons ouvert les portes du Centre à tous. Autrefois, la Kabbale n'était étudiée que par les érudits juifs. Aujourd'hui, elle est accessible à tous ceux qui souhaitent y participer. Dans les centres de Kabbale du monde entier, nos communautés sont peuplées de personnes de toutes confessions et de toutes orientations, qui s'efforcent toutes de partager davantage, de faire partie d'une communauté mondiale, et qui sont conscientes de leur ego et cherchent à le réduire.

Lorsque nous lisons l'histoire de la Rédemption, il est dit qu'il viendra un temps où toutes les connaissances spirituelles du monde seront rassemblées. Les personnes partageant les mêmes idées s'uniront. Indépendamment de leur lieu de naissance ou de leur cheminement spécifique vers leur Créateur, ils trouveront un dénominateur commun.

Nous savons maintenant qu'il n'y a qu'un seul aspect dans cet univers qui ne diminue pas lorsqu'il est partagé, et c'est la lumière, car nous pouvons allumer un millier de bougies, et la lumière de la première bougie ne diminue jamais. La cire diminue, mais pas la lumière. Cette lumière de la bougie s'apparente à la lumière de l'âme. C'est la lumière qui nous lie.

Lorsque nous avons commencé tout cela, j'ai dit au Rav Berg que nous allions enseigner la Kabbale aux hommes, aux femmes et aux enfants, et il m'a répondu : "Comment est-ce possible ?" Mais devinez quoi ? C'est arrivé. Et il en sera de même avec les différentes modalités spirituelles qui se rejoignent.

Ne vous méprenez pas, nous ne voulons pas changer ce que nous sommes, et nous ne voulons pas non plus changer ce que quelqu'un d'autre est, mais ce que nous voulons, c'est créer une base où nous pouvons tous nous tenir ensemble, que nous priions couchés, à genoux ou debout. Nous voulons créer une base où chacun d'entre nous peut embrasser l'autre et lui dire : "Il y a de la Lumière en toi".

Comme le dit le prophète Malachie 2:10, "Ne sommes-nous pas tous les enfants d'un même Père ? Ne sommes-nous pas tous créés par le même Dieu ?"